Xavier Lorente-Darracq Dessinateur - Biarritz France


DESSIN DE LA POCHETTE "KILLING GAMES"
KILLERS KILLING GAMES - Xavier Lorente-Darracq
KILLERS - "KILLING GAMES" 2000
dessin non recadré - taille réelle 21x21 cms -
feutruse d'encre, mine de plomb, crayons de couleurs

Si l'album de Killers "Killing Games" est l'adaptation anglaise de l'album "Mauvaises Graines" , ce disque bénéficie néanmoins d'une pochette radicalement différente.
Bruno Dolheguy & le dessinateur Xavier Lorente-Darracq veulent absolument éviter toute icônographie médiévaliste ou se référant à la mythologie scandinave comme c'est souvent le cas dans ce style musical Heavy Metal et la pochette destinée à un public non-francophone ne doit pas mentir sur les origines nationales du groupe.

Xavier Lorente-Darracq cherche alors ce qui pourrait symboliser au mieux la France vue de l'étranger, dans ce qu'elle peut avoir de plus glorieux ou/et de plus haïssable... L'épopée bonapartiste semble réunir ces deux critères. Cette page de l'histoire de France fascine et en même temps rebutte beaucoup de peuples étrangers. Il semble qu'ils y voient tout à la fois une exaltation épique romantique et une certaine idée de la liberté - c'est le côté positif - mais aussi un violent désir expensionniste dont ils ont eu, pour la plus part d'entre eux, à subir malheureusement la violence et les outrages.

La période exacte évoquée dans cette illustration se situe au tout début de l'ascension politique de Bonaparte, juste après l'épisode de la révolution française et alors que ce dernier n'est encore qu'un petit général plein d'ambition.
Dans le croquis préparatoire, Xavier Lorente-Darracq a d'ailleurs représenté une guillotine dressée derrière les personnages. La présence de cette machine avait, selon lui, pour but initial de préciser l'exact contexte historique et renforcer par là-même l'image française du groupe.
Bruno Dolheguy lui recommande cependant de faire disparaître celle-ci, jugeant peu opportun de faire figurer sur une pochette de Killers ce qui reste dans l'esprit de beaucoup de fans de heavy metal français comme le symbole/logo du groupe ADX ! Dans ce croquis c'est le chanteur du groupe, Bruno Dolheguy, que le dessinateur envisage de portraitiser en Bonaparte car il estime que le côté frondeur du personnage lui sied fort bien, les autres membres de la formation seront quant à eux dessinés en généraux de l'An II.

KILLING GAMES CROQUIS
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KILLERS - KILLING GAMES
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Malheureusement le temps pour dessiner les portraits respectifs des membres du groupe vient très vite à manquer. Il décide alors d'abandonner l'idée première de dessiner les visages des musiciens de Killers et ceux-ci se voient dépouillés de toute chair afin qu'il n'en reste que les crânes... et les cheveux ! Toutefois ces crânes peuvent signifier une "passerelle" avec ceux présents sur la précédente pochette de Killers qu'il a dessinée ("Mauvaises Graines") et, si l'on remonte encore plus loin, ils ne sont guère éloignés de ceux du tout premier album du groupe ("Fils De La Haine") qu'il avait également conçue.
Le décor choisi pour figurer en toile de fond de la composition est une forteressee médiévale d'architecture plutôt méditerranéenne. Celle-ci peut éventuellement faire penser à "La Bastille", mais la raison principale de sa présence sur le dessin ne s'explique en fait que par le plaisir indiscible qu'a l'illustrateur à dessiner des châteaux forts !

Qu'il s'agisse de textes ou de dessins, Xavier Lorente-Darracq déclare qu'il se plait à penser que l'inter-activité reste à ses yeux quelque chose de primordial. Il propose une image, mais libre à chacun de l'interpreter à sa guise. Certes, il s'autorise à fournir quelques indices, mais n'impose jamais totalement l'idée principale. En ce qui concerne la pochette de "Killing Games" chacun peut se faire sa propre histoire et imaginer la raison de la présence ici de ces squelettes ricanants et chevelus. Qui sont-ils ? ...Killers ? Que préparent-ils ? Pourquoi rient-ils ? La grenouille éventrée symbolise-t-elle la langue française que Killers sacrifie le temps d'un album ?

Beaucoup ont été amenés à voir dans cette pochette une espèce de représentation de la piraterie, preuve s'il en est que toute interprétation restait possible dans cette composition ou, qu'au contraire, que peu de gens surent y déceler les références historiques que Xavier Lorente-Darracq avait désiré y glisser.

© 2002 Peter Greenwitch

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