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Chateau de Morlanne en Bearn
LE CHÂTEAU DE MORLANNE (I)
- FORTERESSE DE GASTON FÉBUS EN BÉARN -

Le Château de Morlanne, édifié sur ordre de Gaston Fébus, est aujourd'hui restauré. Cet ouvrage du Moyen-Âge est un monument dont la visite fait le bonheur des passionnés d'architecture médiévale. Le château-fort de Morlanne abrite également une prestigieuse collection d'œuvres d'art.
Donjon du chateau de Morlanne - Bearn
Donjon du Château de Morlanne (Béarn)
La tour d'entrée après sa restauration
Le contexte historique : En 1370, Gaston Fébus, (Gaston III de Foix-Béarn), entreprend de renforcer le réseau de fortifications ceinturant sa petite seigneurie. C'est l'époque de la tristement célèbre guerre de Cent ans qui oppose ses turbulents voisins, les rois de France et d'Angleterre.
Désireux de préserver la neutralité du pays béarnais alors état souverain, Gaston Fébus fait bâtir plusieurs châteaux le long de ses frontières, et, sur celle nord-occidentale, face aux anglais qui occupent alors la Guyenne. En 1373, Gaston Fébus fait entreprendre la construction du château de Morlanne qu'il a pour dessein de confier à son frère naturel, Arnaud Guilhem de Béarn. - en savoir plus sur Gaston Fébus...

La présence d'un village et d'un château-fort à Morlanne est attestée dès le XIème siècle, cependant, c'est trois siècles plus tard, grâce à Gaston Fébus, qu'est donnée une impulsion nouvelle au développement du bourg. Fébus décide en effet la construction d'une nouvelle forteresse sur les lieux et transforme le bourg en bastide (village fortifié). Le plan de la cité s'en trouve alors profondément modifié. La configuration géographique du lieu ne permettant pas néanmoins la construction d'une bastide dite "classique", les maisons d'habitation sont placées le long d'une rue centrale. Cette artère étroite relie les deux ouvrages fortifiés du village : l'église, qui participe également au système défensif de la place, et bien évidemment, le château-fort. - lire l'histoire du village...

Le Château de Morlanne : Avant Gaston Fébus, on l'a vu, il existe donc déjà une construction sur la motte choisie pour l'emplacement de ce château (on ne possède cependant pas de description de ce bâtiment antérieur). Ce qui reste du précédent édifice est cependant rasé et va pouvoir commencer ainsi la construction d'une toute nouvelle place forte plus adaptée aux conceptions militaires de l'époque. Celle-ci est entourée de levées de terre défensives et des douves (fossés remplis d'eau) y sont aménagées. Le plan de ce nouveau Château de Morlanne est confié par Gaston Fébus au célèbre architecte de son temps, Sicard de Lordat. Sicard de Lordat, est originaire du Comté de Foix, pays d'origine de Fébus. Il préconise pour l'édification de la forteresse un appareil (des murs) fait de brique.

Les tours du chateau de Morlanne en Bearn
Façade nord du Château "fébusien" de Morlanne en Béarn
Le château entouré de ses agréables jardins à la française
Un château en briques : Au Moyen-Âge, la technique languedocienne de construction en brique possède l'avantage d'être moins coûteuse et surtout permet d'élever plus vite les bâtisses de ce genre. De plus, il est possible d'intégrer des cailloux roulés au milieu des lits de briques.
Ces mêmes briques sont également parfois disposées en "fougères" ou "arêtes de poisson" pour éviter que l’eau ne stagne et s’infiltre dans les murailles.
L'architecte Sicart de Lordat utilisa cette même méthode pour rénover ou construire de nombreux bâtiments en Béarn tels que les tours d'Orthez, celles de Sauveterre, de Pau ou encore le donjon du château-fort de Montaner.
- voir Sauveterre-de-Béarn...

Cependant, les ouvriers béarnais chargés du travail ne connaissent pas du tout le genre de technique préconnisée par l'architecte fuxéen. Plus familiarisés avec la pierre de taille et l'ardoise, les artisans locaux doivent être alors conseillés par des spécialistes venus du midi qui leur apprennent à maîtriser la confection des briques et tuiles. Des fours à cette destination sont alors construits sur les lieux du chantier. Le Château de Morlanne est achevé au bout de cinq années seulement.

Morlanne, château "Fébusien" : Le Château de Morlanne s’inscrit dans la liste des châteaux que l’on peut qualifier de "fébusiens" en raison de leur plan centré, de la disposition intérieure des bâtiments adossés à l’enceinte, des baies et du dispositif de défense. Les châteaux élevés par Gaston Fébus au cours du dernier tiers du XIVème siècle, Morlaàs, Pau et Montaner relèvent tous de cette même conception.
L'édifice est de forme heptagonales, aux angles et aux côtés inégaux. L'enceinte extérieure est faite, on l'a vu, d'un appareil de briques, mais des galets (proximité d'une rivière oblige) sont également insérés dans les murs, disposés par endroit en famille de fougère. La cour intérieure a une largeur de 6 m environ. Les angles des murs sont en pierres de taille bien ajustées et quelques-unes présentent des parties scultées. Au Moyen-Âge, l'imposant donjon-porte au nord, de plan carré et également de briques, surplombe un pont-levis. Côté sud-ouest, face à la chaîne de Pyrénées, une porte identique à celle du nord est aménagée.
La porte du chateau de Morlanne - Bearn
Le portail nord sous le donjon du Château de Morlanne
Cette porte était autrefois accessible par un pont-levis
L'Après Moyen-Âge : Dans la deuxième moitié du XIVème siècle, le Château de Morlanne devient la propriété de Odet d'Aydie. Homme de confiance des rois Charles VII et Louis XI, sénéchal de Guyenne et amiral de France, Odet d'Aydie devient seigneur de Morlanne. Il apporte des transformations considérables à l'austère ancien château fort médiéval.
Par la suite, entre le XVIème et XIXème siècle, la bâtisse est radicalement transformée par ses propriétaires successifs en résidence de plaisance, et l'habitation perd définitivement ses caractéristiques militaires et sa vocation défensive, présentant notamment des ouvertures de larges fenêtres dans ses murs fortifiés.

En 1866, le château passe entre les mains d'Albert de Domec. Les Domec, une des plus anciennes familles de Morlanne, furent propriétaires de l'abbaye laïque du village pendant des siècles. Diverses familles vont ainsi se succéder jusqu'à la seconde guerre mondiale, époque durant laquelle le bâtiment devient inhabité. Dès lors, les structures de la construction ne sont plus du tout entretenues et le Château-fort de Morlanne va peu à peu se déliter et la forteresse finit carrément par tomber en ruines dans l'indifférence générale.

C'est à la fin les années 1940, que Raymond Ritter, un avocat originaire de Bordeaux ayant épousé une béarnaise, découvre le Château de Morlanne dans un état de délabrement très avancé et envahi par la végétation. En 1947, cet homme lettré, archéologue, mécène d'art et historien, se décide à en acquérir les ruines et envisage un plan de réhabilitation complet de l'édifice. Lui et son épouse Hélène vont alors entreprendre patiemment de restaurer l'antique château médiéval pour en faire leur demeure principale et y recueillir l'importante et précieuse collection d'œuvres d'art qu'ils ont amassée au fil des années. Les époux Ritter vont consacrer le restant de leur vie à la rénovation du Château de Morlanne...

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