SALIES DE BEARN SAUVETERRE
L'HISTOIRE DU BEARN (II)
- LA VICOMTÉ DE BÉARN AU MOYEN-ÂGE -

La première véritable identité du Béarn naît au Moyen-Âge avec La Vicomté de Béarn. Le pays commence a s'affirmer et il se couvre de fortifications, d'églises, de monastères et de bastides (villages fortifiés). Une dynastie va alors gouverner la région durant près d'un siècle, les Centulle.
Béarn. Histoire du blason béarnais
Les armes des Vicomtes Centulle
Elles deviendront le blason du Béarn
La Vicomté de Béarn : C'est au IXe siècle que suite au morcellement du Duché de Gascogne naît véritablement la Vicomté de Béarn. Le pays est inclus dans les frontières originelles données au royaume de France par le traité de Verdun en 843. Le Duché de Gascogne, lui, se désagrègera à partir de 1032 pour bientôt disparaître en tant qu'entité politique.
C'est un certain Centulle Ier qui devient plus ou moins le premier souverain officiel du pays. Le Béarn comprend alors la plaine du Gave de Pau et les bassins de ses affluents rive gauche, le Vic-Bilh, une partie des territoires de Garlin, de Thèze, d'Arzacq, d'Arthez, le pays de Soubestre, Morlaàs et le Navailles.

La dynastie Centulle donnera au pays son blason, décrit comme suit en termes héraldiques : "D'or aux deux vaches de gueules, accornées, colletées et clarinées d'azur, passant l'une sur l'autre." Ses armes seront reprises par les dynasties suivantes et demeurent encore aujourd'hui celles du Béarn. Bien que la vache blonde d'Aquitaine soit originaire du pays, certains historiens pensent que le choix de cet animal pour figurer sur le blason aurait été fait en mémoire du peuple antique les "vaccéens" soumis aux Romains un siècle avant la naîssance du petit Jésus.

La dynastie Centulle : Les Centulle seront toute une floppée et se nommeront tous Centulle ou Gaston (après, il n'y a que le numéro qui change), ce qui, avouons le, n'est guère pratique pour s'y retrouver. À l'exception peut-être du troisième du nom, les Centulle vont se montrer relativement pieux, et plutôt favorables à l'église romaine. Ils faciliteront notamment le développement des lieux de culte et des monastères qui commencent à fleurir sur le territoire béarnais. Néanmoins, irrascibles et incorrigibles batailleurs, et ce, quelque soit leur dossard (du 1 au 6), les Centulle ne cesseront jamais d'aller constamment se quereller pour un oui ou pour un non avec les seigneurs des territoires voisins.

Aussi, très vite, et principalement par des unions consacrées et des conquêtes militaires, leur territoire va s'étendre progressivement : Par mariage le Béarn reçoit la Vicomté d'Oloron ainsi que les vallées d'Ossau, d'Aspe et de Barétous. Par l'épée, il va s'augmenter du pays d'Orthe et de la région de Salies-de-Béarn.
C'est sous Centulle V, vers 1070, que la Vicomté de Béarn sera affranchie par les Ducs d'Aquitaine de tout vasselage. Le Béarn devient alors une terre libre et indépendante et ses vicomtes deviennent ainsi des princes souverains qui peuvent désormais frapper monnaie. Lescar (Bénéharnum) ayant été rasée par des touristes norvégiens turbulents venus de Bayonne en bateau, c'est Morlaàs qui devient la capitale du Pays. L'un des Centulle dont le nom a véritablement marqué l'Histoire est Gaston IV Centulle, dit "Le Croisé".

Histoire du Béarn. Gaston IV Centulle, dit "Le Croisé"
Les chevaliers de la première croisade
Gaston IV Centulle n'est pas sur la photo
Gaston Centulle, le croisé béarnais : Gaston IV Centulle est un personnage qui va jouer un rôle très important pour la future souveraineté du Béarn. En 1095, sous la bannière de Raimond de Saint-Gilles, comte de Toulouse, il participe à la première croisade en Palestine et, quatre ans plus tard, se distingue au siège de Jérusalem où il est, dit-on, le premier chevalier chrétien à pénétrer dans l'enceinte de la Cité du Christ.
Gaston va d'ailleurs jouer un rôle majeur durant toute l'épopée car, outre son hardeur au combat, il va se révéler particulièrement doué et bricoleur pour inventer de nouvelles machines de guerre à massacrer l'infidèle.
C'est à son retour en Béarn en 1101 qu'il hérite du flatteur surnom de "Gaston le Croisé" (certains pensent qu'il se l'est auto-attribué).

Pendant un temps, Gaston IV Centulle va ainsi se consacrer à l'administration et la construction de son pays. Il créé le réseau des chemins de Compostelle qui facilite le trajet des pèlerins qui sillonnent le pays et fait élever de nombreux édifices militaires et religieux. On lui doit notamment les églises de Sainte-Croix et de Sainte-Marie d'Oloron, et celles de Morlaàs et de Lescar. Gaston IV entreprend en faisant bâtir des hôpitaux (dont celui de Gabas en vallée d'Ossau) d'enrayer la progression de la lèpre rapportée d'Orient dans les valises des preux chevaliers occidentaux.
Gaston IV fait enfin rédiger les lois particulières (les fameux Fors de Morlaàs) consacrant les privilèges et les coûtumes, ce qui n'est pas là la moindre de ses initiatives.

Vaillant guerrier, reconnu par ses pairs, Gaston IV ne résiste pourtant pas longtemps à l'appel des batailles. Il va repartir très vite outre-Pyrénées prêter main forte à son jeune cousin Alphonse Ier le Batailleur, roi d'Aragon, qui pourfend l'envahisseur maure. Gaston IV participe au siège victorieux de l'Aljaferia de Saragosse en 1118 et y prouve sa valeur. Très respecté de ses alliés espagnols pour sa bravoure, il reçoit des possessions territoriales et les titres de Vicomte et de Pair d'Aragon.
Les chevauchées de la Reconquista vont ensuite le conduire jusqu'en Andalousie où, en 1131, après bien des batailles, Gaston IV est tué lors d'une embuscade près de Grenade. Les maures, très contents, lui coupent la tête ! Le corps de Gaston est récupéré et ramené par ses petits camarades à Saragosse où il est inhumé sous le porche de l'église Notre-Dame del Pilar. Son olifant (sorte de trompette de l'époque à note unique) et ses éperons sont offerts au trésor de la basilique. Le cœur de Gaston IV Centulle aurait été ramené à Morlaàs et enterré sous le maître-autel de Sainte-Foy, l'Histoire ne précise pas où est passée sa tête...

Après les Centulles viendront les Gabaret. Cette dynastie n'administrera pas le Béarn très longtemps, moins d'une centaine d'années. Une parenthèse en quelque sorte. Deux de ses représentants périront d'ailleurs de mort violente pour n'avoir pas voulu respecter les Fors : Très susceptible, le béarnais ne transige pas avec la tradition et surtout pas avec ses privilèges ! Une fille Gabaret ayant épousé un Moncade (ou Montcada) venu de Catalogne, c'est cette dernière famille qui va désormais régir le Béarn à partir du XIIème siècle.

lire la suite : LES VICOMTES DE MONCADE

Béarn Histoire : Les Centulles
I. HISTOIRE DU BEARN ROMAIN / De la Novempopulanie à la Gascogne
Cinq siècles avant notre ère, des tribus ibères occupent le territoire qui deviendra plus tard le Béarn. Colonisée par les romains, la région fera partie de la Novempopulanie. Suite au déclin de l'empire se succèderont alors en Béarn de nombreux envahisseurs. Après une brève domination visigothe, le pays sera ensuite envahi par les Vascons. La région prendra le nom de Vasconie, puis Gasconha (Gascogne). - aller à la page...
Béarn Histoire : Les Centulles
II. HISTOIRE DES CENTULLE / Les premiers vicomtes béarnais
La première véritable identité du Béarn va naître au Moyen-Âge avec la Vicomté de Béarn. Une dynastie va alors gouverner la région, les Centulle. Ils seront toute une floppée, se nommeront tous Centulle ou Gaston et, incorrigibles batailleurs, ne cesseront jamais d'aller se quereller avec les seigneurs des territoires voisins. L'un d'entre eux marquera l'Histoire du Béarn sous le nom de Gaston IV, dit "Le Croisé". - aller à la page...
Béarn Histoire : Les Moncades
III. HISTOIRE DES MONCADE / Les chevaliers bâtisseurs
C'est avec un seigneur Montcada venu de Catalogne que commencera la dynastie des Moncade du Béarn. Leur époque sera marquée par un rapprochement avec le royaume d'Aragon et par une expension du territoire Béarnais. C'est sous la souveraineté des Moncade que la fortification du pays s'intensifiera. Les figures les plus marquantes sont Gaston VI et Gaston VII, dit le "Grand" ou encore "Froissard". - aller à la page...
Béarn Histoire : Gaston Fébus
IV. HISTOIRE DE GASTON FÉBUS / Le Lion des Pyrénées
Gaston Fébus, de son vrai nom Gaston III de Foix Béarn, deviendra une figure mythique de l'histoire du Béarn. Ce charismatique personnage accède à la tête du pays au milieu du XIVème siècle et par ses actions militaires, politiques, l'édifications de ses châteaux et forteresses et son œuvre littéraire, Gaston Fébus, le Lion des Pyrénées, marquera à jamais la mémoire du Béarn et de toute l'Occitanie. - aller à la page...
Béarn Histoire : Les Mousquetaires
LES MOUSQUETAIRES DU BÉARN / Les Cadets de Gascogne
Dans son roman "Les Trois Mousquetaires", Alexandre Dumas ne laisse planer aucun doute quant à l'origine de ses héros : oui, D'Artagnan, Porthos, Aramis et Athos, sont tous des béarnais ! Il était temps que le Béarn s'enorgueillisse enfin d'être le pays d'origine de ces héros légendaires, charismatiques et mondialement connus que sont les fameux Cadets de Gascogne. - aller à la page...
Histoire de Bellocq en Béarn
Découvrez l'ancienne bastide béarnaise
(cliquez sur l'image)
Histoire de Sauveterre-de-Béarn
Découvrez la cité médiévale béarnaise
(cliquez sur l'image)

Cette page sur l'histoire du Béarn au Moyen-Âge, ne signifie en rien que le site Graphik Designs est affilié à une quelconque organisation du département des Pyrénées Atlantiques. En outre, le webmaster de ce site n'est en aucun cas salarié du Conseil Régional d'Aquitaine, ni des mairies ou offices de tourisme des municipalités béarnaises de Sauveterre-de-Béarn ou Bellocq citées au fil de ces pages. Il n'est pas non plus apparenté ni aux Moncade ni aux Centulle.
©2008 by BEARN TERRE D'HISTOIRES / XAVIER LORENTE-DARRACQ duplication strictly prohibited